De nombreux propriétaires de résidences secondaires se posent une question : est-il possible de mettre en location leur bien pour des séjours courts, par exemple via Airbnb ? La réponse est positive, mais cela nécessite le respect de certaines obligations et une compréhension des implications fiscales de ce type de location.
Les différentes étapes pour louer votre résidence secondaire
La mise en location saisonnière de votre résidence secondaire implique de bien comprendre les démarches administratives et les obligations légales.
Qu’est-ce qu’une résidence secondaire ?
Avant de plonger dans les démarches, il est essentiel de bien définir ce qu’on entend par résidence secondaire. Contrairement à la résidence principale – lieu de vie habituel occupé au moins huit mois par an et où se situent les intérêts personnels et professionnels – une résidence secondaire est un bien immobilier détenu sans y résider de manière permanente. C’est un lieu où vous séjournez de façon ponctuelle, sans en faire votre habitation principale.
La légalité de la location saisonnière
Il est parfaitement légal de louer une résidence secondaire pour des séjours courts, et Airbnb est une plateforme largement utilisée pour cela. Cependant, il est important de vérifier que le bien respecte les critères nécessaires pour être loué en tant que meublé, notamment en termes de sécurité, d’équipements, et de meubles de base. Le décret du 31 juillet 2015 liste les équipements requis pour la location meublée.
Vous devrez également vérifier les réglementations locales. Certaines communes exigent une autorisation de changement d’usage pour la location de courte durée, voire un enregistrement en mairie.
Obtention d’un numéro SIRET
Louer un bien en meublé impose de posséder un numéro de SIRET pour que l’administration fiscale reconnaisse cette activité. Pour l’obtenir, il suffit de s’inscrire sur le site de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dans les 15 jours suivant le début de l’activité.
Avantages de la location Airbnb pour une résidence secondaire
Louer votre résidence secondaire via Airbnb présente divers avantages, notamment financiers. Lorsque vous n’occupez pas votre bien, la location saisonnière permet de générer des revenus tout en conservant la liberté de l’utiliser selon vos souhaits. Cette flexibilité est précieuse pour les propriétaires souhaitant alterner entre utilisation personnelle et location.
La résidence étant déjà équipée pour vos besoins, il est souvent inutile de réaliser de grands aménagements pour accueillir des locataires. Cela simplifie grandement la mise en location.
La fiscalité des revenus de location Airbnb
La fiscalité des revenus tirés de la location Airbnb suit le même principe que celle d’une location meublée classique. Il est essentiel de choisir le régime fiscal adéquat pour optimiser les avantages.
Taux d’imposition des revenus de location
Les revenus issus de la location de courte durée, qu’ils soient obtenus via une plateforme comme Airbnb ou d’autres méthodes, sont imposés de la même manière. Le taux marginal d’imposition est calculé en fonction de l’ensemble des revenus annuels du loueur, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %. L’imposition est calculée sur le résultat imposable, variant selon le régime fiscal choisi.
Les régimes fiscaux disponibles
La location meublée relève du régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), offrant deux options : le régime micro-BIC ou le régime réel d’imposition.
Le régime micro-bic : abattement forfaitaire
Ce régime permet un abattement forfaitaire sur les revenus locatifs. Le taux d’abattement dépend du classement du bien :
- 30 % pour une résidence non classée ;
- 71 % pour une résidence classée, voire jusqu’à 92 % dans certains cas.
Exemple de calcul d’imposition pour une résidence non classée :
- Pour des recettes annuelles de 8 000 €, avec un taux marginal d’imposition de 30 % :
- Calcul du revenu imposable : 8 000 € – (30 % x 8 000 €) = 5 600 €
- Impôt dû : (5 600 € x 30 %) + (5 600 € x 17,2 %) = 2 643 €
Il est bon de noter que les taux d’abattement pour les meublés de tourisme pourraient évoluer dans les mois à venir, en raison de nouvelles législations en cours de validation.
Limites du régime micro-bic
Le régime micro-bic impose des plafonds de revenus pour en bénéficier :
- 15 000 € pour une résidence non classée ;
- 188 700 € pour une résidence classée.
Toutefois, ces montants pourraient changer en 2024, notamment pour les meublés de tourisme classés.
Le régime réel : déduction des charges et amortissements
Le régime réel ne prévoit pas d’abattement forfaitaire mais permet la déduction des charges (entretien, gestion, assurance) ainsi que l’amortissement de la valeur du bien et des meubles. Cette option est souvent plus avantageuse, réduisant le résultat fiscal, voire le ramenant à zéro, ce qui annule l’impôt sur les revenus locatifs.
Si vous utilisez votre résidence pour des séjours personnels, les charges et amortissements ne seront pas déductibles pour ces périodes. Le calcul fiscal peut s’avérer complexe, et il est alors recommandé de solliciter un expert.
Vous pouvez opter pour le régime réel dès le début de l’activité ou en cours d’année. Il suffit d’envoyer un courrier de levée d’option à l’administration fiscale avant la date limite de la déclaration des revenus. Notez qu’un changement de régime après dépassement du plafond du micro-BIC sera obligatoire.
Autres taxes et impôts à prendre en compte
En plus de l’impôt sur les revenus locatifs, la location d’une résidence secondaire génère d’autres obligations fiscales, notamment la taxe d’habitation, la taxe foncière, et dans certains cas, la cotisation foncière des entreprises (CFE).
Taxe de séjour
La taxe de séjour, obligatoire pour les locations de courte durée, est souvent collectée par les plateformes comme Airbnb et reversée directement à la commune.
Impôt sur la fortune immobilière (IFI)
Si votre patrimoine immobilier dépasse un certain seuil, vous devrez également vous acquitter de l’IFI, les biens loués étant pris en compte dans ce calcul.
Comment déclarer les revenus de location Airbnb ?
Déclarer ses revenus de location Airbnb exige une certaine rigueur pour éviter les erreurs, notamment avec les montants préremplis par l’administration.
Où déclarer les revenus ?
Les revenus locatifs en meublé se déclarent sur le formulaire 2042 C pro, en même temps que les revenus personnels. Les cases à remplir varient selon le régime fiscal et la nature du bien. Si vos recettes dépassent le seuil de 23 000 € par an, des cotisations sociales peuvent s’appliquer.
Dates de déclaration des revenus
En 2024, la déclaration des revenus a débuté le 11 avril, avec des dates de clôture variables selon les départements. Pour le régime réel, il est obligatoire de télétransmettre une liasse fiscale en amont, dont le résultat sera reporté sur le formulaire de déclaration.
Déclaration simplifiée au régime micro-BIC
Avec le micro-BIC, les démarches sont plus simples, se limitant au report des recettes annuelles dans les cases appropriées. La fiscalité des locations saisonnières ayant connu plusieurs évolutions en 2024, il est essentiel de suivre les mises à jour et de vérifier les cases préremplies.
Conclusion
La location d’une résidence secondaire sur Airbnb peut offrir une source de revenus substantielle, mais elle requiert une gestion méticuleuse des aspects fiscaux. Entre le choix du régime fiscal et les déclarations, être bien accompagné est important pour profiter pleinement des avantages de la location meublée sans commettre d’erreurs.